10/April/2021
Besuch Nr. 40 / Stream Nr. 1 in Fribourg



MITWIRKENDE:

Annina Haug, Mezzosopran
Rafaël Newman, Rezitation
Edward Rushton, Klavier



PROGRAMM:

Gabriel Fauré (1845-1924):
aus: La chanson d'Eve op. 95: Paradis

Robert Schumann (1810-1856):
Fünf Gedichte der Königin Maria Stuart op.135
Abschied von Frankreich
Nach der Geburt ihres Sohnes
An die Königin Elisabeth
Abschied von der Welt
Gebet

Camille Saint-Saëns (1835-1921):
Si vous n'avez rien à me dire
Danse macabre
Rêverie

Richard Strauss (1864-1949):
Meinem Kinde op. 37 Nr. 3
Freundliche Vision op. 48 Nr. 1
Morgen op. 2 Nr. 4

KONZERTBERICHT:

Contraints depuis une année à nous tenir cois, à rester tapis dans nos tipis, à rêver une musique en silence, l’urgence de la survie nous a permis de développer d’autres moyens de communication.
Je ne me perdrai pas dans le dédale du brouhaha ambiant, de ce bruit de voix confus dont émergent les inconditionnels du concert pour un public en chair et en os, les défenseurs d’un art qui doit faire vivre dignement, les révoltés muselés qui veulent crier leur insatisfaction. La souffrance a été omniprésente pour tout le monde. Et chacun l’a vécue à sa manière.
Nous avons eu besoin de prendre le risque de sortir de chez nous, de nous confronter à une forme de concert différente, nouvelle et surprenante. Pour partager ce qui dans le fond, nous reste le plus important. Chanter, jouer, parler, écrire, discuter, réfléchir, tenter, avoir confiance, s’exposer.
L’amour à mort ! est né de mes réflexions confinées sur l’amour, la mort, la féminité, la maternité, l’éducation. Dans la solitude et le désœuvrement on se confronte à sas limites, à ses envies, ses frustrations, ses besoins. On fait sa Liste des importances ! Les peurs si fatalement humaines qu’on rencontre dans les grands thèmes de la vie que sont l’amour et la mort se subliment au contact de la beauté de la musique et de la poésie.
L’amour à mort ! est la dernière chose qui nous reste, j’ai eu besoin de le dire.
Je me suis entourée de deux hommes pour parler de la femme, de la mère, de l’amante, car sans eux je ne peux pas aimer. Qu’ils soient amis, pères, fils ou amants, je les aime, parfois à en mourir.

Live stream : le flot vivant. Un concert en direct, sans public présent. Mais un public dont j’ai senti la présence avec une acuité sensorielle troublante.
Le flot vivant nous a permis de vous rendre visite chez vous, en tout temps, en tout lieu, sans limites.
Plus qu’un concert, c’était un cri de vie, à la beauté, à l’amitié, à la solidarité, à l’effort commun.
Une visite, a visit, ein Besuch der Lieder.

AH, mai 2021